Qui êtes-vous ? quelle structure représentez vous ? Quelles sont les valeurs communes que vous portez ?

Je suis Philippe Burguière, et je suis administrateur bénévole de Mountain Wilderness. Depuis plus de 30 ans, notre association Mountain Wilderness agit au niveau national pour défendre les montagnes, avec le souci de concilier « montagne sauvage » et « montagne à vivre ». Et les défis sont immenses ! Pour y répondre, Mountain Wilderness décline son action en 3 axes : dénoncer et responsabiliser les pratiques déraisonnables, protéger et sensibiliser à la richesse et à la fragilité de la montagne, et créer les conditions pour une transition des territoires de montagne respectueuse de l’ensemble du vivant. 

C’est pourquoi, notre association travaille pour une autre forme de rapport au vivant, dans un souci de maintien de l’activité économique montagnarde. Cette apparente contradiction constitue la raison d’être de notre association. Comment faire cohabiter une montagne sauvage et une montagne à vivre ? Une montagne à vivre est une montagne qui abrite des écosystèmes fragiles, une biodiversité très riche et de paysages naturels uniques. C’est aussi, pour les humains qui vivent sur ces territoires et pour les visiteurs qui viennent s’y ressourcer, un espace de vie économique, culturelle et sociale, sachant préserver son identité locale tout en étant interconnecté avec les vallées et les villes. 

De quelle manière êtes-vous (votre asso) impliqué avec le Comité d’organisation des Championnats du Monde ? Quel sujet phare portez-vous auprès du CO ?

Quand nous avons été sollicité par le Comité d’organisation, il nous a semblé intéressant de porter nos convictions pour la préservation des espaces naturels, avec surtout l’envie que des bonnes pratiques soient mises en œuvre et deviennent des incontournables pour tous les grands évènements sportifs en montagne en termes de mobilité, de diminution des déchets, de gestion de l’énergie, mais aussi pour la sensibilisation des publics aux enjeux de la transition des territoires de montagne et de la protection des milieux montagnards particulièrement fragilisés par le dérèglement climatiqueAinsi vivre la mobilité douce pour aller skier, grimper, voler, pédaler, marcher… tout en préservant nos montagnes de la pollution automobile est l’objet de la campagne Changer d’approche lancé dès 2007 par Mountain Wilderness. 

Mocean Picture
Monika Glet
Jérôme Obiols

Quel regard en tant qu'asso engagé sur l'écoresponsabilité portez-vous sur les Championnats du Monde Courchevel Méribel 2023 ?

L’engagement et la volonté du comité d’organisation et de sa gouvernance nous semble réels pour diminuer les impacts d’une telle organisation même s’il faut raisonner sur les deux semaines de compétition sans tenir compte des aménagements importants (terrassement pour les tracés des pistes, enneigement artificiel…) déjà réalisés tant à Méribel qu’à Courchevel. Nous avons essayé de pousser le plus possible pour avoir des impacts les plus faibles. Nous voulons continuer à travailler avec tous les acteurs de la montagne pour construire la transition juste et efficace pour les territoires de montagne. 

Nicolas Grunbaum
Olivier Lefebvre